jeudi 4 novembre 2010

Le paradoxe de l'immigrant

Chers amis,

Voici une petite conversation au coin du bureau.

Immigrant: "qui s'établit/se fixe dans un pays étranger au sien" (définition améliorée du Larousse). Sans avoir beaucoup réfléchi, je suis venue m'établir aux USA. Je suis donc une immigrante. Je suis une immigrante nantie puisque je suis venue aux USA avec un job assuré. Je ne peux guère me comparer aux Somaliens de Minneapolis qui fuient un pays en guerre et vivent dans un contexte socio-economique défavorable. Cependant, tous les immigrants qui n`ont pas la nationalité américaine ont ce point commun de ne pas pouvoir voter.

Les républicains viennent de gagner les élections pour la chambre des représentants et détiennent le poste de gouverneur dans la majorité des états (34 sur 50, je pense). Dans le Minnesota, nous sommes dans une impasse. Le candidat démocrate est en tête mais seulement pour quelques milliers de voix. Les républicains ont donc demandé un recompte! Les idées républicaines sont contraires aux miennes en termes de droits civils. Je ne rentre pas dans les détails mais comme vous le savez les propos racistes, homophobes, en faveur de la vie à tout prix et anti-darwinisme ne sont pas ma tasse de thé quand bien même il y aurait une fête! Les USA vont donc être en partie gouvernés par ces gens qui n'approuvent pas mes opinions ou dont je n'approuve pas les leurs! Est-ce suffisant pour me faire quitter le pays? Est-ce suffisant pour me faire rentrer en Belgique? Non, sans doute pas. Je me pose la question: jusqu'à quel point suis-je prête à rester? Ma situation n'est pas vraiment extrême et donc peut-être inintéressante.

Intéressons-nous plutôt aux immigrants de pays en guerre ou situation de crise. Peu importe à quel point ils sont discriminés, ils ne retourneront jamais dans leur pays d'origine. Par contre, ils peuvent se déplacer, aller dans un pays plus accueillant. Ils peuvent aussi s'organiser pour faire valoir leurs droits ou leurs intérêts. Ils peuvent aussi rester jusqu'à un point tragique car ils ne se considèrent plus comme immigrants mais comme natifs du pays. Alors que les "natifs" ne les considèrent pas comme tel. La situation parait frustrante. Pourtant, une solution toujours existe: se battre et... garder un bon sens de l'humour. Le tea party veut rendre les USA aux vrais Américains... et bien oui, aux Indiens ;-)

Bons baisers de Minneapolis,

Florence

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